Aide-mémoire des ouvrages en béton armé

De M. P. Guillemont. Édition Dunod/Le Moniteur. Année d'édition 2013 (4ième édition).

Points forts:

  • Style clair et pédagogique
  • Illustrations pertinentes
  • Des exemples de calcul pour illustrer les points abordés.

Points faibles:

  • Des erreurs. Dans l'exemple du poteau, le calcul de la longueur de recouvrement en partie basse, est fausse (prise en compte d'un coefficient de 0,7 comme pour le BAEL) au lieu de 1,5, la valeur d' ne correspond pas à la définition des Recommandations Professionnelles 2007, As doit être disposé en 2 lits symétriques alors que les armatures longitudinales sont disposées en 3 lits, .... Dans le chapitre sur le calcul de la longueur d'ancrage, il indique le coefficient α4 égal à 0,7 sans préciser que cette valeur n'est valable que pour un confinement par armatures transversales soudées. .... Dans l'exemple de calcul de la semelle sur pieu suivant les Recommandations Professionnelles, calcul avec un béton de classe C25/30 alors que la classe d'exposition XA1 impose un béton de classe C30/37. Etc. ...
  • Des oublis. Toujours dans l'exemple du calcul du poteau cité plus haut, le resserrement des cadres sous la poutre n'apparait pas dans le dessin de ferraillage (oubli de cette disposition règlementaire).

Bilan:

Les livres précédents, de la même collection, calés sur le BAEL, doivent être oubliés car complètement obsolètes.
L’édition 2013 présentent des lacunes importantes en raison des oublis ou des erreurs relevés au chapitre Point faible. Ce point est d'ailleurs étonnant pour un ouvrage édité 6 ans après la sortie de l'Annexe Nationale (2007). Ceci explique, peut-être, que l'édition suivante a été rédigée par un autre auteur.
Après, il se pose la question de l’usage de ce type de bouquin.
Pour un ingénieur de calcul de structures BA, il doit connaitre par cœur tous les éléments présentés dans ce livre. S’il a un doute ou un oubli sur un point particulier, il recherchera l’élément directement soit dans la règlementation soit dans un ouvrage de référence comme celui de Mr Paillé ou de Mr Perchat.
Pour un ingénieur structure BA venant du BAEL et passant à l’Eurocode, cela peut présenter un intérêt en permettant de défricher plus facilement l’Eurocode. Mais, à l’heure ou j’écris cette chronique (2023), cela ne devrait plus représenter grand monde (l’application de l’Eurocode en France est obligatoire depuis 2014).
Pour un étudiant, ce livre peut présenter un intérêt lorsqu'il aborde cette matière la première fois. Mais après, cela va faire un peu double emploi avec ses notes de cours.
Enfin, j'ai feuilleté en librairie, dernièrement, l'édition 2018 rédigée par un autre auteur. Les erreurs et oublis, précédemment relevés, ont été corrigés.
Pas de notation car je n'arrive pas à appréhender l'usage d'un tel bouquin en milieu professionnel. Ce sera vraiment à chacun de faire sa propre opinion.
En tout état de cause, les éditions antérieures à 2018 doivent être évitées.